Ressemblances entre chien et loup : une analyse difficile ! Ces ressemblances entre chiens et loups compliquent la tâche des paléozoologistes pour faire une distinction précise entre des vestiges de loup et de chien lorsque ceux-ci sont incomplets ou lorsque le contexte archéologique rend la cohabitation peu vraisemblable. En effet, le chien primitif ne se différencie de son ancêtre que par quelques points de détails peu fiables, comme la longueur du chanfrein, l’angulation du stop ou encore la distance entre les carnassières et les tuberculeuses supérieures.
De plus, le nombre de canidés ayant été des prédateurs était certainement beaucoup plus faible que celui de leurs proies, ce qui diminue d’autant les chances de découverte de leurs fossiles. Toutes ces difficultés, auxquelles s’ajoutent les possibilités d’hybridation chien-loup, permettent de comprendre pourquoi de nombreux maillons sur les origines du chien restent encore à découvrir et notamment les formes de transition entre Canis lupus variabilis et Canis familiaris qui autoriseront peut-être un jour à trancher entre les différentes théories. Par ailleurs, notons que la théorie « diffusionniste », qui attribue aux migrations humaines la responsabilité des adaptations du chien primitif, n’exclut pas la théorie « évolutionniste » qui soutient que les variétés de chiens proviennent des différents centres de domestication du loup.

La bataille des théories
De nombreuses théories fondées sur des analogies ostéologiques et dentaires se sont longtemps affrontées pour attribuer à l’une ou l’autre de ces espèces que sont le loup, le chacal et le coyote la qualité d’ancêtre du chien. D’autres ont avancé l’hypothèse selon laquelle des races de chiens aussi différentes que le Chow-chow ou le Lévrier pourraient descendre d’espèces différentes du même genre canis.
Fiennes, en 1968, attribuait même aux quatre sous-espèces distinctes de loups (loup européen, loup chinois, loup indien et loup Nord-américain) l’origine des quatre grands groupes de races de chiens actuels. Certains enfin ont supposé que des croisements entre ces espèces pouvaient être à l’origine de l’espèce canine, arguant du fait que les accouplements loup-coyote, loup-chacal ou encore chacal-coyote sont féconds et peuvent donner naissance à des hybrides fertiles possédant tous 39 paires de chromosomes.
Cette dernière théorie de l’hybridation semble maintenant infirmé par la connaissance des barrières écologiques qui séparaient ces différentes espèces à l’époque de l’apparition du chien et qui rendait notamment impossible les rencontres entre chacals et coyotes. Les loups, quant à eux, étaient omniprésents, mais les différences de comportement et de taille avec les deux autres espèces rendaient les accouplement interspécifiques hautement improbables, ce qui réfutait, entre autres, l’hypothèse attribuant la « paternité » du chien à une hybridation entre le chacal (Canis aureus) et le loup gris (Canis lupus).

