Chez le loup, ancêtre direct de nos chiens, seules les louves Alpha dominantes dans le groupe mettaient bas. Cette adaptation permettait d’augmenter les possibilités de survie des louveteaux, puisque, même en cas de raréfaction de la nourriture, la mère dominante s’alimentait en premier, lui permettant ainsi de pouvoir allaiter ses louveteaux. Dans les années de nourriture abondante, les louves qui se trouvent plus bas dans la hiérarchie de la bande mangent bien et elles produisent du lait pour aider à allaiter les louveteaux. Cette adaptation permet aux louveteaux de survivre même si la mère venait à mourir. La grossesse nerveuse chez la chienne est assez fréquent.
Nos chiennes domestiques ont une alimentation riche et abondante, ce qui leur permet de commencer à produire du lait environ un mois et demi à 2 mois après les chaleurs, même sans gestation. Il s’agit d’un processus physiologique normal qui apparaît chez 2 chiennes sur 3. Ce processus est appelé pseudo gestation ou grossesse nerveuse.
La lactation chez une chienne sans chiots : pourquoi ?
Il est tout à fait possible qu’une chienne produise du lait sans avoir été gestante. Ce phénomène, appelé lactation idiopathique ou grossesse nerveuse, est assez fréquent chez les femelles non stérilisées.
Qu’est-ce que la lactation idiopathique ?
La lactation idiopathique est un déséquilibre hormonal qui induit une production de lait chez la chienne, même en l’absence de gestation. Ce phénomène est souvent lié à une baisse du taux de progestérone, une hormone impliquée dans le cycle reproducteur, qui entraîne une augmentation de la production de prolactine, l’hormone responsable de la lactation.
Quelles en sont les causes ?
Les causes exactes de la lactation idiopathique ne sont pas toujours clairement identifiées, mais plusieurs facteurs peuvent être impliqués :
- Fluctuations hormonales: Les variations hormonales liées au cycle œstral peuvent parfois déclencher une production de lait.
- Facteurs psychologiques: Le stress, l’anxiété ou un changement d’environnement peuvent influencer le système endocrinien de la chienne et favoriser la lactation.
- Tumeurs: Dans de rares cas, des tumeurs ovariennes ou hypophysaires peuvent être à l’origine d’une production excessive de prolactine.
Quels sont les symptômes ?
Outre la production de lait, d’autres symptômes peuvent accompagner la lactation idiopathique :
- Gonflement des mamelles: Les mamelles deviennent plus volumineuses et peuvent être sensibles au toucher.
- Comportement maternel: La chienne peut adopter un comportement maternel, cherchant à allaiter des objets ou à construire un nid.
- Perte d’appétit: Dans certains cas, la chienne peut perdre l’appétit.
Quels sont les risques ?
Si la lactation n’est pas traitée, elle peut entraîner des complications :
- Mastite: Une infection des mamelles peut survenir si le lait stagne.
- Fatigue: La production de lait demande beaucoup d’énergie à la chienne.
- Incohérences comportementales: Le comportement maternel inapproprié peut être source de stress pour l’animal et son entourage.
Que faire en cas de lactation idiopathique ?
Si vous constatez que votre chienne produit du lait sans être gestante, il est important de consulter votre vétérinaire. Celui-ci pourra :
- Confirmer le diagnostic: Un examen clinique et éventuellement des analyses sanguines permettront d’écarter d’autres causes possibles (tumeurs, infections).
- Traiter les symptômes: Le vétérinaire pourra prescrire des médicaments pour inhiber la production de lait et soulager les éventuelles douleurs liées à la mastite.
- Rechercher la cause sous-jacente: Si une cause spécifique est identifiée (tumeur, stress…), un traitement adapté pourra être mis en place.
Prévention
La stérilisation est le moyen le plus efficace de prévenir les chaleurs, les grossesses non désirées et les pseudo-gestations. En effet, en supprimant les ovaires, on élimine la source des hormones responsables du cycle œstral et de la lactation.
Pourquoi ma chienne a-t-elle du lait alors qu’elle n’a pas eu de chiots ? En résumé, la lactation idiopathique est un phénomène bénin dans la plupart des cas, mais il est important de consulter un vétérinaire pour un diagnostic précis et un traitement adapté. La stérilisation reste la meilleure solution pour prévenir ce type de problème.