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Le chien dans l’art

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Les hommes ont de tout temps reproduit les animaux de leur entourage. L’art rupestre, l’archéologie, la sculpture, la peinture témoignent de l’importance de la présence du chien dans leur vie quotidienne, mais aussi dans leur imaginaire. Chien de chasse, de garde ou de compagnie, il est également le gardien des enfers et des mourants, symbole de vigilance, de fidélité et d’obéissance ou bien maudit, lié à la mort et aux forces du mal. Les chiens ont été par ailleurs largement reproduits en héraldique, numismatique et, plus récemment, sur les timbres ! Le chien occupe alors une place importante dans l’histoire de l’art, où il apparaît sous diverses formes et symboles, reflétant les relations humaines avec cet animal fidèle et loyal. Voici un aperçu de la représentation du chien dans différents courants artistiques :

Image Anubis, le Dieu protecteur par Ivana Tomášková de Pixabay

Le chien dans l’archéologie

Les chiens font effectivement partie des nombreuses représentations animales mises au jour en archéologie. Leur symbolique est tout à fait caractéristique de l’importance du chien à l’époque: d’esclaves à Dieu, son statut varie selon les lieux et les périodes. La plus ancienne peinture est une vaste frise rupestre située à la Cueva Vieja en Espagne (environ 10 000 ans avant Jésus Christ) où un chien semble couper la retraite à un cerf, les prémices de la chasse !

Le chien déifié

En Égypte, l’exemple le plus connu est celui d’Anubis, dieu mi-chien mi-chacal trouvé à partir de la XIXè dynastie (vers 4200 ans avant Jésus Christ). Du fait de la présence nocturne de chiens dans les nécropoles, Anubis était le Dieu des morts : il présidait aux cérémonies funèbres et aux soins donnés au corps des défunts, notamment les embaumements…

Dans la mythologie grecque, le chien est une créature forgée par le Dieu des artisans, Héphaïstos, et revêt ainsi une origine divine qui lui confère une position privilégiée parmi les animaux.

Chez les Aztèques, Xolotl, dieu à tête de chien, donna naissance à l’humanité, la nourri et l’éleva en volant les ossements des morts dans les Enfers.

Le chien de travail et de guerre

Le chien a depuis la nuit des temps été utilisé par l’homme pour le seconder. Du statut d’esclave qu’il avait au Proche Orient (vers 2000 ans avant Jésus Christ, l’idéogramme du chien n’est il pas identique à celui de l’esclave dans les écrits cunéiformes ?) le chien acquiert progressivement une place capitale dans les travaux de l’homme. Toutes les représentations de chasse, ou presque, montrent des chiens aux côtés des hommes comme les scènes de chasse de grands fauves avec des Mâtins sur les murs d’enceinte de la ville néolithique de Catal-Hüyük, au Proche-Orient. En Égypte, avant la XVIIIè dynastie, les chiens aident l’homme à chasser antilope et gazelle.

La multiplication et la spécialisation des races conduisent vers 1500 avant Jésus Christ, à la création des chiens de lévrier, plus rapides. La Grèce et la Rome antique ne font pas exception: les chiens assistent les chasseurs et sont souvent représentés. Les chiens se voient aussi offrir le rôle de gardien comme Cerbère, connu pour contrôler l’accès de l’enfer aux âmes défuntes dans la mythologie grecque. En Extrême Orient, les chiens dits « de manchon » sont les gardiens des eunuques (3470 avant Jésus Christ). Dans la Rome antique (premier siècle après Jésus Christ), le chien garde le domicile attaché à une chaîne: c’est le fameux Cave Canem (« Prends garde au chien « ) dessiné sur une mosaïque de Pompéi.

Le chien dans la peinture

Depuis l’aube de la civilisation, le chien préfigure dans la peinture celui que l’on nomme souvent le plus fidèle compagnon de l’homme. Dès la préhistoire (vers 4500 avant Jésus Christ) en général si l’on excepte la frise de Cueva Viera, apparaissent les premières représentations du chien dans les peintures rupestres. Certes, l’espèce canine y est moins présent que le gibier, source d’inspiration principale, mais il y figure sous forme de chien de chasse, dont la race ne ressemble à aucune autre connue actuellement. C’est dans l’Égypte ancienne que les peintures de chien représentent des chiens semblables à ceux d’aujourd’hui .

Dans l’Empire romain, le gardien du foyer

Dans l’Empire romain, le statut du chien dans la société évolue, il a alors toute sa place en tant qu’animal domestique. Il est le gardien du foyer aussi bien qu’une aide précieuse pour la chasse. Il apparaît comme un compagnon de tous les instants, fidèle et tout entier dévoué à son maître. Ses chiens sont essentiellement de fiers molosses, aussi impressionnants que féroces, défendant l’accès de leur foyer aux étrangers.

Au Moyen Âge, surtout un chien de chasse

Jusqu’au Moyen Âge, le chien est de nouveau quasiment absent des représentations picturales. Peut-être est-ce dû à la mauvaise image qu’ont les peintres d’alors de tous les chiens errants, agressifs et dangereux, affamés, dévorant les charognes. Il devient même maudit pour les musulmans, symbolisant ainsi les forces du mal et la mort.

Cependant, l’utilisation du chien pour la chasse a contribué à faire changer d’opinion la majorité de la population. Il faut toutefois noter qu’au début du Moyen-Âge, seules les qualités d’agressivité des chiens sont exploitées. Ce faisant, le chien est de nouveau présent dans la peinture, rarement seul mais plutôt en meute. Des tableaux représentent le roi à la chasse en compagnie de ses chiens, ces derniers pouvant être extrêmement nombreux, les meutes se composant parfois d’un millier d’animaux!

La représentation picturale devient telle qu’elle est de plus en plus proche de la réalité. Il n’est pas toujours évident de savoir avec exactitude quelle race a servi de modèle mais peut-être était-ce des chiens issus de croisements. Cela étant, chaque catégorie de chiens possède sa spécialité. Les chiens courants ne chassent que le gibier à poil, en le poursuivant dès qu’ils l’ont levé. Ce sont des races d’aspects voisins, mais de couleurs différentes: les chiens de Saint-Hubert, les chiens blancs du Roy, les fauves de Bretagne et les gris de Saint-Louis. Leurs noms indiquent assez clairement à qui ils appartenaient. Les chiens d’arrêt paraissent associés au faucons au cours de la chasse aux gibiers de grande taille : ils sont utilisés avant l’apparition des armes à feu pour l’exécution des proies.

À la Renaissance, le chien s’humanise

Dès la fin du Moyen Âge apparaît sur des tableaux le chien de compagnie. Auprès de dames, sur leurs genoux ou à leurs pieds, ce sont toujours des chiens de plus petite taille que les chiens de chasse. Petits lévriers ou autres chiens nains, ils semblent susciter un grand intérêt chez leur maîtresse qui leur prodigue de nombreuses caresses. Durant la renaissance, les artistes peintres ne sont plus aussi avares de figures de chiens. Des petits chiens de compagnie appartenant aux dames et demoiselles, aux lévriers, chiens raffinés, et chiens de format plus importants accompagnant leur seigneur, toute la gent canine figure dans les tableaux peints au XVIe siècle.

Le chien s’humanise : il est à présent couché sous les tables lors des banquets, mangeant ce que lui jettent les hôtes. Il atteint alors toute sa dimension d’animal de compagnie. Les artistes de tous les pays peignent ces chiens: à Venise par exemple, des bichons confortablement installés sur un coussin se font choyer par leur maîtresse lors d’une promenade en gondole. Toutefois, il n’en reste pas moins un compagnon indispensable pour la chasse. Là, les peintres font une distinction de plus en plus marquée entre les types de chiens de chasse: chiens courants, couchants, d’arrêt …

« Diane Chasseresse ». La déesse armée d’un arc est accompagnée d’un chien. Peinture de l’école de Fontainebleau. XVIè siècle, Paris, Musée du Louvre.

Du XVIIè siècle à nos jours, évolution des races

À partir du XVIIè siècle, le nombre de races augmente sensiblement, une fois de plus en liaison avec l’activité de chasse, du moins au début. En effet, la diversification des techniques de chasse et des gibiers chassés s’est accompagnée d’une diversification des meutes. Néanmoins, vers la fin de ce siècle les chiens de meute sont peu à peu délaissés et font place à des chiens d’un format plus petit, comme les King Charles, auxquels les souverains accordaient beaucoup d’attention .

Petit à petit, les chiens apparaissent seuls sur les tableaux, ou, au moins, tiennent le rôle principal. Certains artistes se spécialisent alors dans la peinture animale comme François Desportes (1661-1743) peintre officiel du Roi Soleil, Paul De vos (1596-1678), Abraham Hondius (1625-1691), Franz Snyders (1579-1657) ou Jean Baptiste Oudry (1686-1755).

Le plus frappant reste le réalisme avec lequel les chiens sont peints, réalisme tant anatomique qu’expressif : les attitudes et les regards caractéristiques de chaque race sont directement copiées de la réalité. Il semble même parfois que le chien ne figure sur le tableau que pour continuer à vivre éternellement.

Plus récemment, aux XIXè et XXè siècles, les meutes de grands chiens de chasse, qui servaient les souverains d’autrefois, disparaissent pour laisser place à des chiens presque exclusivement de compagnie et, plus rarement, à des gardiens de troupeau et des chiens de garde. Les peintres en donnent une image presque sentimentale. L’attrait des peintres et, par la même de la société contemporaine, envers le chien est grandissant. Progressivement, se dessine un style abstrait: le chien est considéré en tant que symbole et il devient impossible de déterminer quelle race a inspiré le peintre. Ce faisant, il reste une source d’admiration et d’inspiration inépuisable et appréciée de tous. De nombreux peintres contemporains valoriseront le chien, plus ou moins stylisé dans leurs œuvres.

Arearea (Joyeusetés) ou Le chien rouge. Tableau peint lors de la deuxième année de son 1er voyage a Tahiti. Peinture de Paul Gauguin (1848-1903), 1892. Huile sur toile. Musée d’Orsay, Paris.

Le chien dans la sculpture

Au fil de son évolution, l’être humain a inventé l’art pour exprimer les sentiments que lui inspirait le monde qui l’entourait. Au commencement, il se limitait à dessiner ce qu’il voyait sur les murs des grottes en se servant des couleurs en relief de la pierre. Puis, il a découvert la poterie et la sculpture. Tout naturellement, l’animal est devenu un sujet d’inspiration artistique. Tour à tour craint et respecté, il devient un symbole religieux.

L’art figuratif des temps préhistoriques

Les premières représentations sculpturales du chien sont des poteries de terre au style dépouillé. C’est véritablement de l’art figuratif, surtout dicté par le respect du profil de l’animal qui fait à cette époque figure de compagnon des chasses, de l’élevage et de la vie quotidienne. Parfois, on retrouve les traces des griffes et des dents.Ces sculptures présentent les animaux avec un abdomen démesuré et des pattes courtes.

L’art précolombien

L’art précolombien demeure encore très simple. Il ne cherche plus véritablement à représenter le chien en tant que tel, mais plutôt sous les traits de la divinité à laquelle il est associé. La sculpture est devenue l’expression du monde spirituel et mystique. Cette tendance va atteindre son apogée au cours de l’Antiquité . Oui c’est avec toi pis je vais aller chez Victor Super de l’ombre C’est un sujet sensible à vos yeux j’étais vraiment intérêt au lait et cette étude en tant que cette pizza oui c’est épuisante et peut protéger des fans qu’on se soigne J’essayerai vraiment de pas m’énerver mais j’ai imaginé

En Égypte, le chien, symbole stylisé

Les Égyptiens vénéraient toutes sortes d’animaux dont le chien, représentation terrestre du Dieu Anubis et parfois de Thot. Dans ces sculptures très étudiées et stylisées, les artistes cherchent à dégager un trait de caractère de l’animal, tout en gardant sa forme normale, inspirée généralement de celle des lévriers du désert. Ainsi, par exemple, le chien d’Assiout, chien en calcaire conservé au musée du Louvre à Paris en est une parfaite illustration: il évoque un chien de berger qui porte un collier. Les bas-reliefs montrent souvent des scènes de chasse ou de courses de chiens.

Les Égyptiens utilisaient aussi le chien pour orner les tombeaux et les nécropoles. On peut citer les représentations d’Anubis sur le sarcophage de Madja datant de la XVIIIè dynastie qui évoque parfaitement un chien couché avec cependant une queue de renard. Enfin, la présence de deux statues de chien à l’entrée de tous les temples symbole de la vigilance du souverain pour son peuple.

Chien d’Assiout , Musée du Louvre, Paris.

En Asie, le chien-lion

Le chien a dans cette région du monde une place très particulière: tantôt divinité tantôt mets culinaire! Il oscille entre le respect et le mépris. A l’entrée de la plupart des temples et des palais chinois, on trouve deux chiens dits « chiens-lions » rappelant certainement les races molossoïdes habitant dans ces contrées. Même dans les objets sculptés de la vie quotidienne, les traits du chien sont grossis et masqués par des ornements plus ou moins importants.

Kanda-myōjin chien lion en vue sur socle.

En Assyrie, une sculpture animalière de qualité

La sculpture animalière y fut abondante et de grande qualité. La religiosité et le culte royal dictaient les inspirations artistiques. En général, le chien est sculpté seul avec une finesse remarquable, ou alors il accompagne une scène de chasse ou encore simplement son maître.

Style géométrique en Grèce et Rome antiques

Plus proche de nous, les œuvres de la Grèce et de la Rome antiques ont un style plutôt géométrique avec des lignes très épurées. Mais, comme pour la sculpture humaine, les sujets animaliers s’affinent pour donner un réalisme presque parfait. On a cependant retrouvé peu de statues de chien, ce qui n’est pas surprenant puisque sa place dans la société d’alors n’était plus celle d’une divinité.

Au Moyen-Âge, des représentations imaginaires

Au Moyen-Âge, l’art se tourne vers l’imaginaire et la figuration des symboles. Le bien et le mal sont les principales sources d’inspiration, après la religion. Le chien y a une part limitée et essentiellement décorative. A la Renaissance, les artistes se tournent vers les études anatomiques et morphologiques, à la recherche des proportions idéales. Le cheval est le thème principal, le chien n’ayant semble t-il qu’un attrait restreint.

Du XVIIè siècle à aujourd’hui , un thème artistique très exploité

Par la suite, le chien demeure un sujet d’étude sculpturale plus au titre d’essai que de véritable œuvre, au sens noble du terme. Mais à partir du XIXè siècle, les véritables artistes animaliers traitent le chien en thème principal. Par exemple, Barye travaillait des bronzes anatomistes à partir de dissections. Là encore, le chien de chasse avait sa prédilection.

Barye, Greyhound et lièvre.

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