L’histoire commune du chien et de l’homme remonte à des milliers d’années. En effet, il existe de nombreux sites archéologiques où l’on retrouve des ossements de chiens au milieu des restes humains. Le chien a donc, depuis la nuit des temps, été utilisé par l’homme pour le seconder. Néanmoins, sa fonction n’a pas été la même selon les contrées et a évolué avec le temps. Les chiens sont parmi les premiers animaux domestiqués par l’homme, avec des preuves de domestication remontant à environ 15 000 ans, mais probablement bien plus tôt, jusqu’à 30 000 ans. Ils descendent des loups gris, et la domestication a probablement commencé lorsque des groupes de loups ont commencé à fréquenter les campements humains, attirés par les restes de nourriture.
Le chien dans les civilisations
Suite à leur domestication, les chiens servirent d’abord comme chasseur pour rabattre et prendre leur gibier. Toutes les représentations anciennes de chasse montrent des chiens aux côtés des hommes, comme les scènes de chasse de grands fauves avec des Mâtins sur les murs d’enceinte de la ville néolithique de Catal-Hüyük, au Proche Orient.
Assistant des chasseurs ou charognard
Les restes de chasse et les déchets qui sont laissés aux chiens lui confèrent aussi un rôle de charognard et d’éboueur des lieux de vie de l’homme qui était alors essentiel. L’Antiquité grecque est riche de textes faisant allusion au rôle de charognard du chien. Par exemple, dans la mythologie, après qu’Achille l’eut tué, Hector fut abandonné aux vautours et aux chiens. Chez les Juifs aussi, puisque dans la Bible, ce sont des chiens qui se repaissent du cadavre de Jézabel. À cause de cela, le chien a quelquefois un rôle péjoratif : traiter quelqu’un de chien ou chienne est une injure, probablement en rapport avec le fait que les cadavres que l’on ne souhaite pas honorer étaient généralement dévorés par les chiens.
Chien de traîneau
Dans les régions les plus froides de la planète, les chiens sont utilisés depuis des siècles pour faire glisser les traîneaux sur les étendues enneigées. Immobilisé par le froid et la neige, le traîneau devient donc très tôt un moyen de déplacement pour ces peuples dont c’est le seul moyen de briser l’isolement.
Les chiens de traîneau ont été utilisés par les peuples autochtones des régions arctiques, comme les Inuits (ou Esquimaux), les Samis en Scandinavie, et les Chukchis en Sibérie, depuis des millénaires. Ces peuples ont domestiqué des chiens adaptés aux conditions extrêmes de l’Arctique, créant des lignées de chiens capables de tirer des traîneaux sur la neige et la glace.
Les chiens de traîneau étaient essentiels pour les déplacements dans les régions arctiques où les conditions climatiques rendaient les autres formes de transport impossibles. Ils étaient utilisés pour tirer des charges lourdes, y compris des provisions, des matériaux de construction, et même des personnes. Les traîneaux à chiens permettaient de voyager sur de longues distances dans des conditions difficiles et étaient un moyen de transport vital pour la survie des communautés nordiques.
Les chiens de traîneau ont joué un rôle crucial dans les explorations polaires au XIXe et au début du XXe siècle. Des explorateurs comme Robert Falcon Scott et Roald Amundsen ont utilisé des équipes de chiens de traîneau pour leurs expéditions en Antarctique et au pôle Nord. Les chiens ont aidé à transporter des provisions et des équipements, et ont joué un rôle clé dans les succès et les échecs de ces explorations.
Convoité pour sa viande
Le chien était également à cette époque une source de nourriture importante en fonction des aléas alimentaires. Les hommes préhistoriques mangeaient sa viande pour survivre et utiliser aussi ses os, sa peau et ses dents. Couramment consommés pendant l’Antiquité romaine, le chien était aussi apprécié en Europe jusqu’au début du 20e siècle en France, et jusqu’à la 2nde Guerre mondiale en Allemagne. Guillaume Apollinaire y fait référence dans Alcools, son recueil de poèmes de 1913. Cette cynophagie, encore très marquée aujourd’hui en Asie est fortement remise en question par les associations de défense des animaux, le chien ayant maintenant une place entière en nos sociétés modernes.
L’utilisation du chien pour sa viande est un sujet complexe et souvent controversé qui varie considérablement selon les contextes culturels et historiques. Voici un aperçu des différents aspects de cette pratique :
Dans certaines cultures asiatiques, comme en Corée, en Chine et au Vietnam, la consommation de viande de chien a été une pratique traditionnelle pendant des siècles. Dans ces cultures, le chien a parfois été élevé spécifiquement pour la viande, comme d’autres animaux de ferme. La viande de chien est souvent consommée pendant certaines fêtes ou cérémonies, et elle est parfois associée à des croyances selon lesquelles elle aurait des propriétés bénéfiques pour la santé.
Utilisé pour la chasse à l’homme
Des chiens aident les soldats dans les guerres. En Extrême-Orient, vers 1000 avant Jésus-Christ, des chiens en Mésopotamie, surtout des Mâtins, sont très recherchés pour la chasse à l’homme, des esclaves en fuite par exemple. En Inde, les sculptures d’une porte du temple bouddhiste de Sanshi Tope, évoquent des Molosses utilisées dans les guerres. De même dans la Rome antique, les chiens de guerre possèdent des spécialités: les chiens de défense protègent les arrières, les chiens d’attaque sont envoyés au front et les chiens de liaison font le lien entre les différents postes de l’armée. Leur sort n’est pas plus agréable que celui des autres, les messages étaient ingurgités de force par ces chiens qui étaient sacrifiés à leur arrivée.
L’entraînement et l’utilisation des chiens dans des contextes violents ou répressifs peuvent entraîner des conditions de vie inhumaines pour les animaux. Les chiens peuvent être soumis à des traitements cruels ou à un entraînement sévère.
En résumé, l’utilisation des chiens pour la chasse à l’homme a des racines historiques profondes et continue d’évoluer dans le contexte moderne. Tandis que les chiens jouent un rôle important dans des opérations légitimes de sécurité et de sauvetage, il est crucial de maintenir des normes éthiques élevées pour leur traitement et leur utilisation.
Vénéré au temps des Égyptiens
Bien que le sort du chien paraisse peu enviable dans les temps anciens, des témoignages montrent qu’ils pouvaient parfois être bien considérés et respectés. Ainsi, pendant la période du nouvel empire égyptien, le chien avait une position telle que le maltraiter ou le tuer était passible de justice. Dans la Grèce antique, les artistes dépeignent le chien comme un animal privilégié pour la compagnie humaine. Les sculpteurs Mésopotamiens d’Assourbanipal ont ainsi évoqué cette place spécifique dans le Jeune satyre au repos, pièce gardée au musée du Louvre de Paris. Mais la première marque réelle d’intégration du chien à la famille est la représentation en terre cuite d’un lit dans lequel est tendrement enlacé un couple, à ses pieds, un chien couché qui dort d’un profond sommeil.
Dans l’ancienne Égypte, le chien était momifié pour accompagner le défunt ou faire un don au Dieux. L’intimité que le chien partage avec l’être humain est encore plus importante, dans les cas de pratiques d’allaitement des chiots par les femmes (Amazonie, Océanie, France au 19e siècle).